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Madagascar a ratifié la Convention UNESCO de 2003 sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2006 (Décret n°2006-095 du 31 janvier 2006). Conformément aux articles 11, 12 et 13 de ladite Convention, le gouvernement malagasy a donc adopté la Loi n°2013-017 du 20 février 2014 relative à la sauvegarde du patrimoine du patrimoine national qui prévoit, entre autres, l'établissement d'un Registre national d'inventaire du patrimoine culturel immatériel de Madagascar (article 9). Ce Registre national sera alors mis en place par le Décret n°2014-141 du 25 mars 2014 et rendu effectif par l'Arrêté n°13428/2015 du 3 avril 2015 du Ministère de la Culture.

La liste indicative du patrimoine culturel immatériel de Madagascar compte actuellement 47 biens, parmi lesquels figurent notamment le Kabary malagasy, le Sorabe, le Hira gasy, le Fitampoha ou encore le Famadihana. Cette liste n'est pas exhaustive.

Le patrimoine immatériel malgache inscrit à la Liste du Patrimoine culturel immatériel de l'Humanité

1octobre

Le savoir-faire du travail du bois des Zafimaniry

Le savoir-faire du travail du bois des Zafimaniry a été proclamé en 2003 et inscrit à la Liste Représentative du Patrimoine culturel immatériel de l'Humanité en 2008.
La communauté des Zafimaniry est la dernière dépositaire d’une culture originale de travail du bois, autrefois très répandue dans toute l’île. Les Zafimaniry se sont établis au dix-huitième siècle dans une région boisée et reculée au sud-est de Madagascar, pour échapper à la déforestation qui ravageait à l’époque la majeure partie du pays.
Aujourd’hui, quelque 25 000 Zafimaniry vivent dans une centaine de villages et hameaux dispersés dans les montagnes de la région.
Depuis des générations, les forestiers, charpentiers et artisans ont développé autour du bois un ensemble de connaissances et savoir-faire. Cette tradition artisanale témoigne du rôle central de ce matériau dans tous les aspects de la vie et de la mort. La maîtrise de la foresterie et de la sculpture sur bois transparaît dans les constructions et les objets de la vie quotidienne. Pratiquement toutes les surfaces en bois (murs, fenêtres, poteaux, poutres, tabourets, coffres, outils) sont richement travaillées. Les Zafimaniry utilisent vingt espèces d’arbres endémiques, adaptées chacune à un type de construction ou à une fonction décorative spécifique. Les maisons et les tombeaux sont assemblés exclusivement par la technique traditionnelle du tenon et de la mortaise, sans clou ni charnière ni autre pièce métallique. Les greniers traditionnels, perchés sur des piliers ronds, sont une particularité du paysage de montagne. Les motifs géométriques extrêmement codifiés trahissent non seulement les origines austronésiennes de la communauté, mais aussi les influences arabes qui imprègnent la culture malgache. Si le nombre de motifs est limité, la créativité des artisans est telle qu’il n’existe pas deux objets identiques. La richesse symbolique de ces motifs est l’expression des croyances et valeurs des Zafimaniry. Par exemple, le tanamparoratra (toile d’araignée) symbolise les liens familiaux, tandis que le papintantely (rayon de la ruche) représente la vie communautaire. Les ornements renseignent également sur le rôle et la position sociale des individus au sein du groupe.
Depuis plusieurs décennies, les Zafimaniry vendent des statuettes et des objets décoratifs ou usuels dans les villes des alentours pour assurer leur survie. Mais cette communauté fragile risque d’être reléguée au rang de simple fournisseur d’objets d’artisanat pour le tourisme. De plus, la déforestation met en péril sa principale source de revenus.

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